Aufrere christophe« Mon objectif était de battre mon record et descendre enfin sous les 2 h 58, sachant que j'avais déja fait deux fois 2 h 59 et trois fois 2 h 58 sans parvenir à faire moins. Ma préparation s’est étalée sur 8 semaines à raison de 4 séances par semaine, avec les coureurs de la Berri qui préparaient Cheverny. Mon plan d'entrainement a été réalisé par Philippe Louviot. Côté diététique, dernière semaine, pâtes tous le soir et super repas la veille au soir – soupe asiatique, rouleaux de printemps, dinde avec riz - à conseiller à tous les marathoniens. Le jour J : petit déj environ 3 heures avant le départ, transfert en métro pour arriver sur la ligne 1/4 d'heure avant le départ, il fait froid mais cela ne me gène pas. Enfin le départ, nous avons été retenus près de 3 minutes après les sas les mieux placés. Le départ par vagues, c'est bien : comme ça, on est sûr de ne pas rattraper les Kenyans ! Durant les 7-8 premiers kilomètres, le diesel chauffe doucement, quelques zig-zags pour doubler des coureurs... Après le dixième, les sensations sont bonnes, je mets le régulateur sur 15 km/h, cela me permettra de passer au 15e en 1 h 01 et au 30e km en 2 h 02. Je double Karine (Mesnard), avec qui j’ai fait le déplacement, vers le 16e, sans penser qu'elle aura des ennuis plus tard, et Benjamin Bretaudeau de la Berri au 29e, qui finira en moins de 3 heures. Nous échangeons à chaque fois quelques mots d'encouragements. Je double Zorro également ! Sur les quais, j'ai l'impression de voler, je n'arrête pas de doubler... tout juste si je vois la tour Eiffel. A partir du 32e, le mal aux cuisses et aux adducteurs montent doucement. Je faiblis régulièrement, débranche le cerveau. Au 36e, je fais un rapide calcul, il ne faut pas lâcher et je ferai moins de 2 h 55 ! Dans le bois de Boulogne, je ne vois plus que la ligne bleue. Les kilomètres en font deux... J'ai l'impression de ne plus doubler personne. Enfin, le panneau du 42e kilomètre, je lève les bras une fois, deux fois, la ligne n'arrive pas. Enfin elle est là, je regarde le chrono - 2 h 54 - je ne vois pas les secondes, je rerelève les bras. J’ai pris de l’eau et un sucre à tous les ravitaillements, sauf au 40e kilomètre où j’ai fait l’impasse. Chrono réel : 2 h 54 mn 44. Un immense plaisir ! Ambiance vraiment extra, c'était mon 3e marathon de Paris et je ne connais pas d'autre course où il y a un tel monde tout le long du parcours. Avec la musique, il y avait même des passages où c'était assourdissant. On a parfois l'impression d'être sur une étape de montagne du tour de France et que c'est nous les coureurs. Quel pied ! «